Une haute école de la Haute École Spécialisée de Suisse Occidentale

Fondée par l’ensemble des cantons romands, la Manufacture est intégrée à la HES-SO, Haute École Spécialisée de Suisse Occidentale, qui regroupe 28 hautes écoles et plus de 21'000 étudiants inscrits dans 76 filières d’études. Elle est financée par des contributions cantonales et fédérales.

Les titres Bachelor et Master HES délivrés par la HES⁠-⁠SO respectent les principes de la déclaration de Bologne et les bases légales de sa mise en œuvre dans les Hautes écoles de Suisse et les bases légales de sa mise en œuvre dans les Hautes écoles de Suisse.

De par ce statut de haute école, la Manufacture offre des cursus accrédités au niveau supérieur et validés par des titres de Bachelor of Arts et Master of Arts. Elle mène également des projets de recherche et propose une offre de formation continue et de prestations de services, dans son domaine, les arts scéniques. Elle favorise l’égalité des chances et l’insertion professionnelle.

La Manufacture propose actuellement trois formations supérieures :

Bachelor en Théâtre : formation de 3 ans pour comédien·nes 

Bachelor en Contemporary Dance, option création : formation de 3 ans pour danseur·euses

Master en Arts scéniques : formation de 4 semestres pour metteur·es en scènes, chorégraphes, scénographes 

Bachelor en Contemporary Dance

Les auditions ont lieu au printemps deux ans sur trois.

• 2026 : février-mai 2026 (rentrée universitaire 2026-2027)
• 2027 : février-mai 2027 (rentrée universitaire 2027-2028)

Bachelor Théâtre

Les auditions ont lieu au printemps deux ans sur trois.

• 2026: pas de concours !
  
• 2027 : février-juin 2027 (rentrée universitaire 2027-2028)
• 2028 : février-juin 2028 (rentrée universitaire 2028-2029)

Master en Arts scéniques

Les auditions ont lieu au printemps une année sur deux.

•     2026: pas de concours !
  
  •     2027 : février-juin 2027 (rentrée universitaire 2027-2028)
  •     2028 : pas de concours !

15 septembre 2025

Chères étudiantes, chers étudiants, chères et chers apprenti·es,

Je vous souhaite la plus chaleureuse bienvenue à La Manufacture. 

Vous allez consacrer vos deux, trois ou quatre prochaines années à la pratique et l’expérimentation des arts de la scène ainsi qu’à l’apprentissage des outils techniques spécifiques à nos métiers. 

Permettez-moi, en guise d’introduction à notre collaboration, de partager avec vous quelques éléments sur le contexte global de ce parcours artistique et académique que vous entamez aujourd’hui, et évoquer quelques principes que vous connaissez sans doute déjà mais qu’il me semble important de garder en tête au départ de notre parcours commun.  

La Manufacture est, comme vous le savez sans doute, une Haute école et une école professionnelle, la seule, en Suisse romande, à offrir, depuis 20 ans maintenant, des formations tertiaires, supérieures, diplômantes et professionnalisantes dans les arts et métiers de la scène, le théâtre, la danse, les techniques du spectacle. 

Cette réunion, sous un même toit, des arts et des métiers d’une part, et de la danse et du théâtre d’autre part, confère à La Manufacture un statut singulier dans le paysage européen des écoles artistiques.

Or, cette singularité n’est pas le fruit du hasard, elle repose sur un contexte territorial, politique et artistique spécifique. La Manufacture participe, en effet, d’une histoire des arts de la scène en Suisse romande et témoigne, à sa manière, de leur évolution. Elle s’intègre aujourd’hui dans un réseau professionnel d’institutions culturelles, de compagnies et théâtres de création et de structures de production artistique riche, divers et dynamique, dont elle contribue à la vitalité. Ainsi, s’investir dans votre formation nécessitera également de découvrir puis d’investir ce contexte. En prendre la mesure et en comprendre le fonctionnement. Savoir ce qui s’y passe et ce qui s’y fabrique, afin d’y situer précisément votre pratique et d’y projeter vos ambitions créatrices.

Chères et chers étudiant·es et apprenties, en entrant à La Manufacture, vous allez vous consacrer à la pratique des arts de la représentation, c’est-à-dire, littéralement, par les moyens du théâtre ou de la danse, à donner forme et visibilité au réel, à ce que le monde contient. À mettre en forme et sous nos yeux, sur une scène et par la force de la fiction, la beauté et la cruauté du monde. Un monde, aujourd’hui plus que jamais, brutalisé par les forces impérialistes, colonialistes, sexistes, autoritaires et réactionnaires, je ne vous apprends rien. Faire acte de représentation est un geste politique, au sens où il participe du bien commun puisque représenter le monde c’est entrevoir les chemins de sa réparation. C’est pour cela que la société nous délègue la responsabilité d’agir en artistes, par nos gestes, nos paroles, nos récits, nos espaces, nos images... Elle le réclame, elle l’attend de nous, elle nous légitime à cet endroit-là. Alors, puisque la légitimité est acquise, nous pouvons nous concentrer sur l’essentiel et nous engager complètement à prendre en charge cette responsabilité avec exigence et humilité. 

Certes aujourd’hui, partant du monde tel qu’il est, la charge est lourde. Mais heureusement, dans les arts de la scène, cette responsabilité se porte à plusieurs. Le théâtre et la danse sont, vous le savez, des arts collectifs, des arts de la co-présence, des arts de l’échange et du partage. Au fil de votre parcours, vous apprendrez à travailler ensemble, à composer avec l’autre, à estimer, à accepter, et même à apprécier les désaccords. Dans l’acte de création, les désaccords sont inévitables, il est donc essentiel que vous soyez dès le départ, d’accord là-dessus. Rassurez-vous, cela s’apprend. Apprenez à fertiliser vos désaccords. Ils nourrissent la réflexion et l’invention, ils complexifient les formes et approfondissent les créations. Savoir travailler ces tensions et trouver la bonne distance dans cet engagement-là est une compétence essentielle à la pratique scénique. Rassurez-vous elle s’acquiert. 

Tenir compte de l’autre, des autres, c’est aussi composer avec celles et ceux qui sont passé·es avant vous. Vous devrez prendre soin du passé, connaître et respecter l’héritage des pratiques et des savoir-faire artistiques et résister aux effets de modes. Pour autant, il ne s’agit pas de vouloir être original à tout prix. Le désir d’originalité peut parfois masquer un manque de curiosité pour le travail des autres. « Si vous voulez être original, soyez humain. Plus personne ne l’est ! » disait Max Jakob. Ainsi, l’originalité naîtra par l’engagement sincère et attentif dans votre pratique, elle naîtra dans votre capacité à travailler à plusieurs, à prendre en compte vos héritages et votre territoire artistique et culturel. Elle naîtra surtout là où vous ne l’attendez pas. 

Alors bien sûr, l’ensemble de ces éléments ne constitue qu’un point de vue sur la place et le rôle de l’artiste ainsi que sur le contexte de l’expression artistique. Ils se retrouvent pourtant au cœur du projet académique de l’école, par le souci de l’expérience collective et de la pratique réflexive et dans l’attention dans l’histoire des formes comme aux enjeux du monde contemporain.  Vous les trouverez, si vous savez les lire, au sein des expériences artistiques auxquelles vous serez confrontés. 

Pour finir, je sais que pour beaucoup d'entre vous l'entrée à la Manufacture s'est faite au prix de gros efforts de tous ordres. Pourtant, être là aujourd’hui n’est pas une fin en soi, mais le commencement d’un chemin que je vous encourage à aborder avec exigence, engagement, bienveillance, curiosité et assiduité. Je vous engage à prendre soin de vous et à chercher toujours l’équilibre entre l’exigence du travail artistique et le bien-être personnel. Ces prochaines années, à La Manufacture, vous transformeront forcément, alors acceptez de ne pas encore savoir vers quoi. Elles seront surtout fondatrices d'un parcours artistique que je vous souhaite long et épanouissant. 

Au nom de l'ensemble de l'équipe et des artistes intervenant·es que vous allez rencontrer, je vous souhaite de très belles années à la Manufacture et je me réjouis de les passer à vos côtés.

Je vous remercie.

Frédéric Plazy, directeur de La Manufacture